La Bretagne, notamment le Morbihan, est un territoire très attractif. Le Morbihan devrait accueillir plus de 40 000 nouveaux habitants d'ici à 2040. Cette demande nouvelle, conjuguée aux problèmes endogènes de la décohabitation ou de la concurrence avec les meublés de tourisme, a un fort impact sur le marché de l'immobilier :
- Forte augmentation des prix sur une part croissante du territoire ;
- Blocage des parcours résidentiels des classes moyennes ;
- Diminution importante des taux de rotation dans les parcs locatifs privés et publics.
Paradoxalement, malgré une croissance forte de la demande de logement en accession, comme sur l'ensemble du territoire national, la forte hausse des taux d'intérêt freine les possibilités d'acquisition, avec
pour conséquence un ralentissement de l'ensemble de la chaîne de production du logement privé.
Cette crise du logement, alimentée par une crise du pouvoir d’achat, les effets des « lois climats » sur les logements locatifs privés et la concurrence avec les meublés saisonniers, se traduit directement dans
les chiffres de la demande de logements sociaux, ultime refuge pour les ménages qui voient les autres solutions de logements se fermer les unes après les autres.
En 5 ans, la demande de logement a progressé de 40 %, atteignant les 20 000 demandes exprimées. Face a cette demande, les bailleurs du Morbihan ne peuvent proposer que 2 000 logements à la
location par an dans le parc existant du fait de la forte baisse des taux de rotation.
Cette croissance de la tension a conduit l'État à reclasser une part importante du littoral urbain morbihannais. 14 communes sont passées de B2 à B1, ce qui leur offre la possibilité de travailler sur de nouvelles solutions de logement comme le Bail Réel Solidaire ou encore le Logement Locatif Intermédiaire (LLI).
Les conséquences de cette crise touchent toutes les catégories sociales et posent des difficultés croissantes pour les collectivités qui accompagnent les publics fragiles (attributions de l’offre de logement destinée aux seniors et aux personnes fragiles), les entreprises bloquées dans leur recrutement et leur développement faute de solutions de logements adaptés à leurs salariés, ainsi qu'aux familles qui ne peuvent plus « décohabiter », quel qu'en soit le motif (installation des jeunes, séparation, violences conjugales...).