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2016 - Morbihan, des îles en hiver

GUILLAUME HERBAUT
MORBIHAN, DES ÎLES EN HIVER

Un petit tour de bateau, en provenance de Vannes ou de Quiberon, et voilà que l’on débarque dans un autre monde, celui du Canard et du Caneton ! C’est ainsi que l’on surnomme Houat et Hoedic, deux terres de marins sans voitures, deux îles faisant face à l’océan, protégées par une succession de falaises. Au cœur du golfe du Morbihan, l’île aux Moines, quant à elle, veille en avant-poste sur les terres bretonnes. Trois petits coins de paradis qui font le bonheur des estivants qui viennent, l’espace de quelques mois, se ressourcer loin du continent. Les chiffres, à cet égard, sont éloquents : à Houat, 3 000 habitants l’été, 230 l’hiver. Même phénomène pour Hoedic et l’île aux Moines qui voient leur population se multiplier par dix aux plus belles heures de juillet et d’août.

Pour cette édition consacrée aux océans, et avec le soutien du Conseil départemental du Morbihan, nous avons demandé au photographe Guillaume Herbaut de partir à la découverte de ces trésors de notre département, quand les estivants ont disparu, quand le froid a fait son apparition, quand les tempêtes viennent balayer les côtes de ces frêles esquifs, quand les îliens enfin se retrouvent entre eux. Un essai photographique qui montre le visage véritable, la nature sauvage de ces morceaux de terre. On est d’une île plus que d’un pays. L’insularité surpasse la nationalité et forge les caractères. Les insulaires ne sont pas des gens de salon. Ils font preuve d’un caractère rebelle, voire taiseux. Pour son île, on se battrait jusqu’au naufrage. Et c’est précisément en hiver qu’il faut aborder Houat ou Hoedic, pour saisir la vraie vie fouettée par les déferlantes, le quotidien de ses habitants dépendant du continent pour les navettes de bateaux qui conduisent les plus jeunes vers leur collège, et les autres pour se ravitailler. Vivre dans une île à l’année oblige à se soumettre au climat, aux vents, aux courants. Une exposition pour faire la lumière sur un monde à part…

Né en 1970, Guillaume Herbaut est photojournaliste. En 1995, il a cofondé le collectif l’Œil Public, avant de rejoindre Institute en 2011. Parallèlement à des commandes pour la presse, son travail documentaire le conduit dans des lieux chargés d’Histoire dont il interroge les symboles et la mémoire afin d’en révéler les drames invisibles : Tchernobyl, Auschwitz, Nagasaki, et plus récemment le conflit en Ukraine. Ses photographies ont notamment été exposées à Visa pour l’Image mais aussi au Jeu de Paume, à Paris, ou encore projetées aux Rencontres d’Arles. Il a reçu deux World Press Photo, le prix Niépce et publié six monographies.